Une légère amélioration de la conjoncture économique

La croissance économique au 3ème trimestre a légèrement augmenté (+ 0,2%) après la stagnation constatée au trimestre précédent. Ce résultat décevant est à imputer à la stagnation de la consommation et de l’investissement depuis deux trimestres. De son côté, les exportations qui représentent plus d’un quart de la production nationale ont augmenté timidement (+ 0,7%).

eco_1.pngMais cela ne suffit pas pour compenser l’insuffisance de la demande interne (investissement et consommation). Cette tendance française reflète la moyenne de la zone euro dont la croissance tombe à 0,3% contre 0,5% au 1er trimestre. Même l’Allemagne est confrontée au même problème de croissance molle. En revanche, l’Espagne et le Royaume-Uni bénéficient d’une accélération depuis le début de l’année.

L’investissement en panne depuis deux trimestres

L’investissement des entreprises a stagné pour le 2èmetrimestre consécutif après avoir progressé de 2% au 1er trimestre. Les investissements industriels ont reculé de 2% au 3ème trimestre après une stagnation au trimestre précédent. Ce recul est compensé par la reprise des investissements dans le bâtiment (+ 1,3%) et dans les services (+ 1,5%). L’insuffisance de l’investissement contraste avec la situation financière des entreprises qui s’est nettement améliorée depuis deux ans. Leur taux de marge a atteint son niveau le plus élevé depuis 2009. Mais, cette marge économique a très peu bénéficié à l’investissement. Les entreprises ont préféré l’utiliser pour se désendetter ou consolider leurs fonds propres. Une partie est utilisée pour financer les prix et une autre partie pour financer les embauches. On constate en effet une nette reprise des créations d’emplois dans le secteur marchand et une hausse (très faible) des salaires.

Une consommation anémique malgré une amélioration du pouvoir d’achat

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La consommation des ménages a stagné pendant les deux derniers trimestres alors que le pouvoir d’achat a progressé en raison principalement d’une faible inflation. Tant que le chômage ne recule pas fortement et durablement, l’inquiétude des ménages persistera, ce qui ne favorise pas la consommation. A ce problème de chômage s’ajoute le ralentissement des salaires. Ces derniers ont progressé très faiblement depuis 4 ans : + 1,2% en 2016 contre près de 3% en 2007. En outre, la baisse du salaire d’embauche constaté dans plusieurs secteurs en difficultés économiques fait émerger une catégorie de salariés à faible pouvoir d’achat. Cette catégorie est composée principalement d’anciens demandeurs d’emplois ou des jeunes sortant du système scolaire prêts à un prendre un travail moins payé et souvent précaire.

Le commerce extérieur en berne malgré une politique de compétitivité coûteuse

Le déficit du commerce extérieur s’est creusé en 2016 alors que la compétitivité-coût des entreprises s’est redressée et le taux de change de l’euro a été favorable. Ces facteurs favorables aux exportations n’ont eu quasiment aucun effet. De leur côté, les importations ont augmenté beaucoup plus vite. Hors pétrole, le déficit commercial s’est aggravé par rapport à la même période de 2015. Cela montre que le redressement de la compétitivité n’est pas seulement une affaire du coût du travail. L’insuffisance des investissements de modernisation et d’innovation dans les entreprises reste le principal facteur du décrochage de la compétitivité française.

Une reprise des créations d’emplois dans le secteur marchand

Au 3ème trimestre, on a enregistré 51 000 créations nettes d’emplois salariés, dont 48 000 dans le secteur marchand. Sur l’ensemble de l’année 2016, on avoisinerait les 200 000 créations nettes d’emplois salariés, soit le plus haut niveau depuis 2007. Dans l’industrie, la tendance des destructions d’emplois se poursuit mais moins fortement (- 4700 emplois au 1er trimestre contre - 7500 au 2ème trimestre). Dans la construction, la situation s’est améliorée. Le secteur ne détruit plus d’emplois. Seuls les services contribuent à la création nette d’emplois (27000 contre 39 000 au trimestre précédent). Le principal créateur d’emplois au 3ème trimestre est l’intérim avec presque 30 000 emplois. Ces emplois intérimaires sont en majorité créés dans l’industrie, puis les services et la construction. En incluant l’intérim, l’industrie et la construction redeviennent créateurs nettes d’emplois comme les services.

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Les créations d’entreprises sont au plus haut et les faillites au plus bas

Le nombre de créations d’entreprises hors microentreprises a enregistré une forte croissance depuis le début de 2016. Plus de 330 000 (+ 9%) nouvelles entreprises ont été créées ce qui est un record historique. En comptabilisant les microentreprises, la progression est moins forte (+ 5%). Tous les secteurs ont bénéficié de cette tendance y compris dans l’industrie et la construction (16% et 7%). Dans le même temps, les faillites connaissent une forte baisse depuis le début de l’année. Il y a eu 1200 faillites de moins comparativement à 2015. Là aussi, cette amélioration concerne tous les secteurs y compris l’industrie et la construction dont le nombre de faillites recule de 12% par trimestre.