Selon la Dares, en 2015, 53,3% des jeunes de 15 à 29 ans étaient actifs. Parmi ces derniers, 43,2% d’entre eux étaient pourvus d’un emploi et 10,1% étaient au chômage, ce dernier chiffre correspondant à un taux de chômage de 18,9% de l’ensemble des actifs de cette tranche d’âge.

Soulignons que le nombre de jeunes de 15-29 ans a fortement augmenté depuis (+286 000), contrairement à ce qui avait été constaté entre 2007 et 2012 (-250 000). La démographie explique donc en partie les difficultés d’insertion des jeunes sur le marché de l’emploi, le rationnement du volume d’emploi offert expliquant le reste. La part des jeunes au chômage a reflué de 9% depuis 2012, notamment sous l’effet de la croissance rapide des effectifs de cette tranche d’âge, après avoir augmenté de 21,7% durant les cinq années précédentes, sous l’effet de la crise économique de 2008, puisqu’alors l’effectif des jeunes de cette tranche d’âge diminuait fortement (-250 000).

Le taux d’emploi des jeunes s’est stabilisé depuis 2012 (-1,8%), après avoir nettement diminué de 2007 à 2012 avec un recul de 3,5 points (-7,4%). Mais en 2015, 14,7% d’entre eux, soit près 1,7 million, étaient sans emploi et inactifs ou chômeurs, sans suivre une quelconque formation [1].

Il s’ajoute logiquement à l’effet négatif de la crise persistante de l’emploi, du moins jusqu’en 2014, et ce en tenant compte des emplois aidés dans le secteur non marchand, dont les effectifs ont plus que doublé de 2012 à 2015 pour atteindre 101 000 en moyenne, cette dernière année.

Il faut enfin souligner que le recul de l’alternance, dont principalement l’apprentissage, depuis 2012 a joué négativement à la fois sur l’activité et l’emploi des jeunes sur cette période.
Le taux de chômage des jeunes de 15-24 ans a nettement diminué depuis le pic atteint en 2012, passant de 26,1% à 23,8%, contrairement aux 15-29 ans dont le taux a continué d’augmenter depuis à 18,9% en moyenne en 2015, ce qui traduit une sélectivité persistante du marché du travail dont les derniers entrés font les frais.

Enfin, sur un plan plus qualitatif, le sous-emploi continue d’affecter de façon croissante les jeunes depuis 2012, de même que le « halo » autour du chômage pour les 15-29 ans ce qui conduit à relativiser la baisse constatée des inscriptions des jeunes à pôle emploi que ce soit en catégorie A ou en catégories A, B, C (respectivement -60000 et -26 700 de la fin 2012 à la fin 2016).

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Note

[1] La Commission européenne a adopté en 2010 un nouvel indicateur concernant l’insertion des jeunes sur le marché du travail. Cet indicateur, comptabilise les jeunes en « NEET » (Neither in Employment nor in Education and Training). En font partie, les jeunes au chômage ou inactifs au sens du BIT qui ne poursuivent pas une formation formelle et qui n’ont pas déclaré suivre une formation non formelle dans le mois précédant l’enquête.